Les bandes-annonces américaines ont une structure clairement identifiable et sont constituées d'éléments qui permettent de les reconnaître de manière infaillible (logos des producteurs, voix off entrecoupée par des extraits des scènes et de dialogues, présentation systématique des stars, musicalité de la voix, utilisation d'épithètes élogieux pour qualifier le film, …).
Ce n'est pas un simple montage d'extraits, mais une genre ou format indépendant, qui parle du film et le présente plus qu'elle ne le représente.
On ne peut pas la confondre avec le film lui-même, à cause de la voix off qui la surplombe.
A l'inverse, les bandes-annonces françaises ne respectent pas des codes aussi stricts ni aussi stables et ne sont pas toujours identifiables comme telles.
La structure globalisante de la bande-annonce américaine
La bande-annonce américaine a une structure globalisante. Elle fonctionne comme un tout, un petit film en soi, avec :
• La voix off, qui fonctionne comme un méta discours dans lequel sont intégrées des images démonstratives de ce l'on dit sur le film. La voix off peut être remplacée par des insertions de texte, qui ont une fonction à la fois d'interpellation et de structuration.
• Dans la bande-annonce d'American Beauty, il n'y a pas de son off, mais des cartons qui commentent le film et parlent directement au spectateur avec des formules démonstratives : "It's about family", "It's about neighborhood" (thème) ; "A drama is not funny" (genre et tonalité).
- Elle a une fonction d'unification : c'est la même énonciation surplombante, qui présente à la fois l'histoire et les acteurs.
- Elle intègre les séquences d'images dans le flot de son discours. La voix off est directement indexée sur les images et guide mentalement le spectateur. En effet, elle surplombe les images et parle d'elles, de sorte que le spectateur est conduit inconsciemment à voir ce qu'il y a d'essentiel à saisir dans l'extrait choisi.
- Elle impose une structure rythmique claire, avec une montée en puissance et une chute marquée. Les modulations de la voix off permettent de signifier le début et la fin de la bande-annonce. Les bandes-annonces françaises sont ouvertes et fermées dans le flou, sans ponctuation.
• L'encadrement par les logos de producteurs et les mentions finales (titre, date de sortie, bloc distribution) bornent la bande-annonce.
• Une musique unifie l'ensemble de la bande-annonce, en scandant le rythme et en marquant clairement la fin.
• La bande-annonce de American Beauty est rythmée par un son (musique) bien structuré et bien marqué, qui finit par une explosion.
La bande-annonce échantillon-patchwork française
Les bandes-annonces françaises se présentent plutôt comme une succession de rushs qui construisent un résumé contracté du film. Sans structure globalisante, les bandes-annonces françaises fonctionnent plus comme une succession d'extraits que comme un petit film bouclé.
• Le début et la fin des bandes-annonces françaises ne sont pas nettement marqués :
- Contrairement aux bandes-annonces américaines, on ne débute pas systématiquement en présentant le logo du producteur. Il n'y a rien qui signifie clairement l'entrée dans le genre audiovisuel particulier de la bande-annonce.
- La fin n'est pas stabilisée comme dans les bandes-annonces américaines par une rupture du rythme (musical), ni par la succession immuable des mentions du titre, de la date de sortie et du bloc de distribution. Elle se termine simplement par la fin d'un morceau de dialogue et la date de sortie.
• La mise bout à bout de séquences sur des morceaux de dialogues extraits du film ne donne pas l'impression que la bande-annonce est une entité finie, mais plutôt un échantillon-patchwork ou un récit elliptique. A l'inverse les bandes-annonces américaines apparaissent comme des petits films bouclés, grâce à la voix off (et à la musique), qui intègre, rythme et unifie les extraits rassemblés.
Remarque sur le rapport son/image dans les bandes-annonces
Le rapport entre le son et l'image est différent dans les bandes-annonces françaises et américaines.
Dans les bandes-annonces américaines, les images et le son off (voix qui présente le film) démarrent de manière synchronisée. Il n'y a pas besoin de préparation car la voix est indexée sur les images que le montage présente.
En revanche, dans les bandes-annonces françaises il n'y a pas de voix off pour présenter les images à l'écran. Le son est constitué d'un extrait de dialogue du film, monté sur des images qui ne correspondent pas forcément à cette séquence sonore. Pour cette raison, le son et l'image démarrent avec un décalage : le dialogue démarre sur un écran noir pour préparer la réception des images, qui n'arrivent qu'ensuite. On commence par un son seul parce que l'esprit humain est plus vite saisi par la voix que par l'image, à laquelle il a besoin de s'habituer. L'amorce de dialogue, qui accroche plus rapidement l'esprit prépare à recevoir l'image qui suit et remplace le discours extérieur de présentation des images (pris en charge par la voix off dans les bandes-annonces américaines).
Remarque : Le fait que l'on commence par le son est dû au format court de la bande-annonce. En effet, pour les films d'une durée classique, on a généralement le phénomène inverse : on commence par des images seules, qui permettent une entrée progressive dans le film, les paroles ne venant qu'ensuite. Mais la durée très réduite des bandes-annonces nécessite une entrée immédiate du spectateur dans le montage.
La rhétorique promotionnelle de la bande-annonce américaine
Les bandes-annonces américaines assument explicitement leur statut promotionnel et ne jouent pas à être un simple échantillon, un avant-goût ou un résumé du film.
De nombreux éléments interviennent pour donner aux bandes-annonces américaines un caractère explicitement publicitaire :
• L'impression d'une réelle énonciation producteur avec :
- Les logos en ouverture (Universal Pictures, Dreamworks, Touchstone Pictures, …) qui fonctionnent comme une signature forte de la marque et donne un caractère de grande production au film.
Remarque :
A l'inverse, le fait que dans les bandes-annonces françaises, les logos de partenaires (parfois nombreux) apparaissent avant la signature du producteur donne l'impression qu'on a dû rassembler plusieurs contributions pour produire le film. Il y a l'idée qu'il a été difficile de trouver un budget et que de nombreuses personnes ont dû s'unir pour faire aboutir le film.
• France Inter en ouverture de la bande-annonce de La vie rêvée des anges.
• France Inter en ouverture de Rien sur Robert.
• France Culture en ouverture de Romance X.
- La formule prononcée en voix off ou en texte sur un écran qui s'intercale entre les images "20th Century Fox presents…", "Paramount Pictures presents…" Cela donne l'impression que c'est le producteur qui prend la parole pour présenter son film. C'est un ordre d'énonciation supérieur par rapport à l'énonciation du film lui-même (le in medias res à la française).
• La voix off qui évoque celles des bonimenteurs de réclame par son caractère enthousiaste, chaleureux, mélodique et en même temps désinvolte. Le ton évoque celui d'un Monsieur Loyal, qui présente les artistes et les exploits qu'ils ont réalisés, comme dans un cirque.
• L'intégration d'énoncés métadiscursifs, qui font l'éloge du film :
- Des énoncés qui ne sont pas à proprement parler une interpellation mais qui parlent du film en des termes élogieux.
• La phrase "On n'a jamais eu autant les jetons depuis Shining" (Le projet Blair Witch) constitue une promesse de qualité énoncée d'un point de vue général.
- Des citations de la presse critique avec comme caution, la signature du magazine correspondant.
• Dans The Truman Show, on trouve pléthore de phrases élogieuses à propos du film avec une énonciation extérieure. La mention "Le film le plus intelligent" apparaît en préambule à d'autres des citations extraites de la critique (signées), qui ont un statut légèrement différent. L'énonciateur de cette phrase est quelqu'un d'extérieur, mais qui n'est ni le producteur, ni la critique. Il s'agit plutôt d'un co-récepteur idéal, comme un ami qui parle d'un film qui lui a plu, et qui conforte ensuite son point de vue enthousiaste en mobilisant dans son discours des fragments de critique qui donnent l'impression d'un consensus positif sur le film. Ainsi, viennent ensuite : de la presse critique signée ou non, comme : "Jim Carrey, la révélation (Time Magazine)" ; "Le film que vous devez voir absolument (Studio Magazine)" ; …
• Dans la bande-annonce de Celebrity, le discours élogieux commence avant même l'apparition des premières images : on voit le titre, accompagné des mentions "Une comédie éblouissante" et "Un chef d'œuvre de divertissement" sur un fond sonore d'applaudissements et de cris d'exclamation ("fantastic !"). Le discours d'éloge se poursuit, tramé dans le commentaire de la voix off, avec l'emploi de qualificatifs laudatifs ("an unforgettable ride"). A la fin, les stars sont présentées selon un code classique du cinéma des années 50, avec un arrêt sur image (shot) sur chaque acteur. Cela correspond ici à une utilisation volontaire des codes traditionnels en correspondance avec le sujet du film et le commentaire qui l'explicite : "A classic American comedy about fame".
• La mise en valeur de tous les aspects du produit cinématographique et de ses performances.
Les bandes-annonces américaines n'hésitent pas à souligner les qualités techniques et artistiques des films promus : festival d'effets spéciaux, démonstration de virtuosité, performances des acteurs,…
• Dans la bande-annonce de Las Vegas Parano par exemple, on a l'impression que l'on met plutôt en évidence les jeux de caméra et la qualité cinématographique de la prise de vue (angles, couleurs, lumières, …) que l'aspect loufoque des comportements et des scènes (Vs Jet Set).
• Dans la bande-annonce de The Truman Show, les images ne sont pas simplement des extraits, ni même des scènes, ce sont des images qui fonctionnent comme une démonstration de performance et les exploits réalisés par les artistes.
• La fermeture de la bande-annonce par le titre, la date et le bloc de distribution qui fonctionnent un peu comme un packshot publicitaire.
Remarque sur la rhétorique promotionnelle
La publicité n'utilise la signature de la marque qu'une seule fois : dans le packshot final. Au début d'un film publicitaire, on ne sait pas qui parle de quoi. Cela correspond à un principe de crescendo qui fait croître progressivement la tension et la signification jusqu'au moment de la chute avec la signature.
Cet effet de progression se retrouve parfois dans les bandes-annonces, mais seulement pour le titre, qui apparaît à la fin. La bande-annonce est bornée à ses deux extrémités par la signature du producteur. On signifie l'énonciation producteur au début par le(s) logo(s)de(s) société(s) de production, mais c'est effectivement le regroupement final du titre, de la distribution et de la date qui se rapproche du packshot publicitaire.
Remarque sur les réticences françaises à produire un discours promotionnel explicite :
Le rassemblement de citations élogieuses venues de l'univers de la critique semble plus courant dans le monde anglo-saxon (Cf. les jaquettes des livres américains, le mode de présentation des affiches en Angleterre, comme dans Time Out). C'est un système d'acclamation qui vise à suggérer un consensus critique sur un objet(film, livre, pièce de théâtre), avec l'idée que tout le monde est d'accord pour dire que c'est bien. En France, ce procédé est parfois utilisé pour le théâtre, mais semble vécu comme inconvenant et déplacé dans le domaine de la littérature et du cinéma. Cette impression est liée au fait que l'on essaie de construire un récepteur qui a le sentiment d'être seul juge.
Extrait Vs bande-annonce
L'extrait est un fragment de film représentatif de celui-ci. Il est sensé avoir les mêmes propriétés que le film, qu'il reflète fidèlement. Il est un indicateur :
• De la tonalité du film, de l'ambiance.
• Du style filmique. L'extrait donne à voir les caractéristiques de l'écriture filmique : plans séquences longs où tout se passe en profondeur et en psychologie, montage heurté qui met en valeur l'action, …
• Du tempo du film. En tant que partie d'un tout, même s'il est limité, l'extrait est sensé porter les caractéristiques du film dont il est issu : si le film est lent, l'extrait sera lent de façon inhérente.
Le montage (le plus couramment utilisé pour les bandes-annonces) a un statut différent : ce n'est pas un fragment du film, mais un film sur le film. C'est un autre film qui peut avoir d'autres propriétés que le film de départ et donc en donner une idée fausse.
Ce que le montage peut déformer le plus facilement est le tempo du film. L'effet de montage peut être extrêmement rapide, tendu ou nerveux et donner une toute autre expérience visuelle que celle du film.
Le choix d'extraits assez longs ou de montages rapides est, en partie, lié au genre du film. En effet, il y a différentes manières de filmer. On peut faire des plans séquence qui ont leur durée propre, avec la caméra qui filme sans interruption parce que le jeu des acteurs est dans le moment. On peut à l'opposé faire un film basé sur le montage, avec des séquences constituées de plusieurs plans montés les uns après les autres.
Le premier style se prête difficilement à une bande-annonce saccadée alors que le deuxième peut donner une succession de fragments plus rapides et plus courts.
La durée des bandes-annonces
L'évaluation de la durée des bandes-annonces par les spectateurs est difficile pour plusieurs raisons :
• Le spectateur ne perçoit pas distinctement la durée car le temps est une impression subjective, souvent liée à l'intérêt qu'on porte au sujet.
• Le spectateur perçoit plus facilement la durée des bandes-annonces qui s'écartent de la norme : les très courtes et les très longues. En revanche, il ne perçoit pas de durée particulière lorsque les bandes-annonces avoisinent un temps moyen : elle correspondent à une norme à laquelle on s'attend. (C'est la même chose pour la publicité, qui a un format temporel relativement stable).
Les bandes-annonces très courtes provoquent un effet d'énonciation très fort : on a l'impression que le film est d'autant plus fort qu'il n'a pas besoin de se présenter dans sa longueur.
Ce genre de bandes-annonces apparaît dans différents cas de figure :
- Soit il s'agit d'une pré-bande-annonce, qui évoque le film plusieurs semaines avant sa sortie (Ex : Jeanne d'Arc).
- Soit le film est précédé par une telle notoriété qu'il suffit de marquer le coup d'une façon forte et concise.
- Soit la bande-annonce est découpée en plusieurs mini bande-annonce (Le goût des autres ; Ma petite entreprise).
- Soit la signification du film est si forte qu'elle peut se ramasser en un point limité.
• La bande-annonce de Eyes wide shut concentre le film dans une scène unique où on voit un regard s'échapper une fraction de seconde d'un baiser intense. L'association du titre et de cette scène unique permet de construire l'énigme dans une durée très courte. La surexposition des noms de trois personnalités impliquées dans le film (écrans flashs qui ponctuent la scène unique en répétant Cruise, Kidman, Kubrick) va dans le même sens en suggérant l'idée que tout se passe entre ces trois personnages. Le caractère paradoxal du titre constitue une hyperbole de l'aveuglement qui fait écho à l'énigme installée par l'image. En effet, l'expression normale signifie la lucidité (eyes wide open). Le fait que dans l'expression le mot "open" soit remplacé par son antonyme "shut" (fermé) permet de mettre sur la piste du thème sous-jacent de l'aveuglement, de la tromperie et de la jalousie. La bande-annonce très simplifiée construit tout un monde de signification avec simplement un mot et une image furtive.
La problématique de la durée est moins une question de temps que de nombre de plans ou de scènes.
La force d'une scène unique réside dans l'effet de condensation et dans l'idée que les choses fortes n'ont pas besoin de s'étendre. Mais une durée plus longue permet d'exprimer un registre différent d'intensité. Certains plans séquences fonctionnent comme des avant-goûts de l'écriture filmique autant qu'ils renseignent sur le contenu, l'atmosphère ou l'intrigue (Rosetta).
>> Rhétorique particulière de certaines bandes-annonces françaises
Le discours auto-promotionnel tenu par un acteur
Le ciel, les oiseaux et ta mère
La bande-annonce est particulière car ce ne sont pas des images ni des extraits du film, mais l'élément central est un discours de Djamel et des autres comédiens avec les spectateurs. C'est une rhétorique d'autopromotion qui se situe sur le registre comique de Djamel.
Le ton du film, son contenu et la façon dont il est promu sont faits pour rappeler le style Djamel et sa façon de parler dans ses sketches (Cf. la tradition des comédies françaises avec des acteurs comiques de scène évoquée lors de l'analyse des affiches). Le même procédé a été employé pour la promotion de La bodega.
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Les bandes-annonces réparties en plusieurs scènes séparées
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Le goût des autres (et Ma petite entreprise)
La bande-annonce du Goût des autres et celle de Ma petite entreprise sont réparties en plusieurs petites bandes-annonces, qui correspondent à une scène isolée.
C'est un procédé original qui n'a pas de fonction narrative et ne donne pas d'indication sur l'intrigue centrale, mais :
• Qui permet de donner un aperçu du type de situations mises en scène dans le film.
• Qui présente les acteurs dans la peau de leur personnage. Cette approche est typique des films "galerie de portraits" avec une multiplicité de personnages importants.
Ce principe d'une bande-annonce divisée en plusieurs petites saynètes indépendantes présente l'avantage de donner plusieurs avant-goûts. Il s'agit de montrer le film sous différentes facettes, au lieu de ne donner qu'un extrait, qui pourrait donner une vision unilatérale et univoque du film. Cela suggère indirectement que le film est complexe et capable d'offrir des modulations variées et des tonalités différentes (tragique, comique, …).
L'idée d'une œuvre complexe est construite par le fait que quelque chose d'autre est intercalé entre les différentes séquences présentées : leur succession ne construit pas un sens unique, mais montre bien des aspects dissociés. L'extrait unique ou la bande-annonce montage ne produisent pas le même effet :
- Un extrait unique risque donner l'impression d'un film monolithique, avec une seule caractéristique ou une seule propriété.
- Le montage de différentes scènes à l'intérieur de la même bande-annonce suggère une espèce de résumé de l'intrigue en concentré.
La dissociation des scènes empêche de reconstituer une intrigue de second degré. Le caractère multifacettes transparaît devant le résumé.
Autres exemples de rhétoriques atypiques
Astérix et Obélix contre César
La bande-annonce apparaît relativement atypique parmi l'ensemble des bandes-annonces françaises. Il n'y a pas réellement de narration, mais on met l'accent sur deux éléments :
• La reprise des éléments caractéristiques de la BD de Goscinny (la potion magique, le barde qui casse les oreilles, Obélix et son menhir, le chef gaulois, etc…). L'important semble de pouvoir reconnaître d'un seul coup d'œil les personnages et éléments clés de la BD que tout le monde connaît. Le seul élément d'histoire est d'ailleurs la classique bataille de la petite armée gauloise contre la grande armée romaine.
• La fonction de présentation des acteurs avec des gros plans et leurs noms qui arrivent en texte. C'est une façon de faire qui se rapproche de ce qu'on a plutôt l'habitude de voir dans les bandes-annonces américaines.aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
La fille sur le pont
La bande-annonce de La fille sur le pont apparaît totalement atypique. Il y a une véritable originalité dans la construction avec de longs plans séquences intenses Vs un montage saccadé.
Dans un sens, c'est une narration, car il y a un début, une action et une fin, mais l'ensemble fonctionne plus comme une métaphore de l'histoire du film avec :
- L'intensité de la relation entre les personnages, parfaitement structurée par le fait qu'il s'agit d'un lanceur de couteau et de sa partenaire. Il s'agit d'une relation professionnelle, mais on sent l'intensité de ce qui les lie sur le plan personnel.
- L'ambivalence de l'acte de lancer le couteau : c'est à la fois l'expression de son amour (il la vise et il a peur de lui faire mal), et un symbole sexuel fort.
Il y a une construction de l'intensité qui donne plus qu'une tonalité, un avant goût de l'intensité dramatique du film.
Plusieurs facteurs contribuent à donner cette impression :
- L'absence de parole.
- La simplification de la relation entre les deux personnages, qui accroît la puissance de la métaphore de l'amour.
- La musique en crescendo, qui commence lentement et devient obsédante.
- La violence du bruit des couteaux à la fin de la bande-annonce.
- Le fait que l'image soit en noir et blanc.
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