En France, la présentation de la fiction cinématographique semble prendre du recul avec le film, le mettre à distance, à l'inverse des Etats-Unis où elle fonctionne toujours au premier degré.
Comparé au cinéma visuel américain, le cinéma français apparaît plus littéraire : l'intérêt pour la morale de l'histoire et son déroulement est plus important que l'adhésion au premier degré à une fiction hyper-réaliste. Cette caractéristique s'exprime au travers des bandes-annonces narratives avec des extraits "nature" des films. Les bandes-annonces américaines expriment à l'inverse une prise au sérieux totale de la fiction par le conditionnement physiologique et mental et le discours de présentation élogieux.
En France, on a l'impression que la fiction est un prétexte qui est moins important que la complicité avec les acteurs et l'idée de partager un même état d'esprit et de se reconnaître entre nous (Cf. thématiques franco-centristes, impression de familiarité avec les acteurs, …)
Le cinéma français ne semble pas toujours prendre la fiction au sérieux. De nombreuses affiches comportent des éléments qui déconstruisent le caractère cinématographique ou fictionnel qu'elles devraient normalement respecter par une codification univoque.
I/ Implication Vs déconstruction
L'implication totale dans la fiction américaine
Le cinéma américain est un art qui se prend au sérieux et qui ne laisse rien au hasard. Il y a dans les films américains en général un hyperréalisme qui vise à rendre le film totalement crédible et prenant. Il s'agit d'un souci du détail, qui est autant un gage de sérieux dans le travail cinématographique qu'un moyen de construire une fiction qui fonctionne au premier degré. L'adhésion totale de l'acteur comme celle du spectateur sont requises dans les films américains.
L'implication qui caractérise les films américains passe par plusieurs éléments :
• L'implication des acteurs eux-mêmes, qui ont l'air entièrement dans leur rôle sur les affiches. Au Etats-Unis, on ne voit pas l'acteur qui semble faire un clin d'oeil derrière le personnage. Au contraire, les comédiens apparaissent entièrement pris par leur rôle, notamment grâce à :
- L'accentuation de la tension du regard et du visage du héros (pour les films d'actions). Le personnage irradie et apparaît totalement concentré dans son rôle de héros.
- La construction du regard énigmatique hors champ sur les affiches de films d'action ou de films policiers. Cela suggère que l'action se passe réellement ailleurs : au cœur du film entre les personnages et pas simplement là, entre les acteurs que l'on voit.
• L'implication du spectateur dans le film. L'invitation à croire corps et âme aux fictions américaines passe par plusieurs points :
- Le renvoi au spectateur dans les sous-titres et les phrases d'accroche (Et vous qui vous regarde ? ; On est tous surveillés ). C'est une manière de dire au spectateur qu'il est aussi concerné, que l'histoire du film pourrait être la sienne (Te fabula narratur).
- La prise en compte de l'élément optique fascinatoire (logos animés, bandes-annonces stroboscope, …), qui accentue le caractère visuel (Vs littéraire) du cinéma américain.
- L'utilisation de la bande-son et du bruitage pour scander la bande-annonce. Il s'agit d'une sorte de conditionnement physiologique, qui participe à la prise au sérieux de la fiction. Le spectateur est entièrement pris par le film : mentalement et physiquement.
La prise au sérieux américaine de la fiction se ressent notamment dans le grand respect des codes, qui semblent plus clairs et plus stables que les codes français.
Le cinéma français se prend moins au sérieux et fait preuve d'un moindre respect des codes établis. Il prend la liberté de jouer avec les règles, autant à l'intérieur des films que sur les affiches ou dans les bandes-annonces.
Le sérieux de la fiction s'exprime par ailleurs dans la nature même de la production cinématographique américaine : la prédominance des registres graves sur les registres légers signifient implicitement que "le cinéma, ce n'est pas pour rigoler". Le poids de la comédie est proportionnellement plus léger que les genres plus sérieux dans le cinéma américain (action, comédies dramatiques, drames, sans oublier le poids des genres très spécifiques comme la SF, le fantastique et la fantaisie héroïque).
CINEMA AMERICAIN
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La déconstruction et la non prise au sérieux de la fiction cinématographique française
Comparé au cinéma visuel américain, le cinéma français apparaît plus littéraire : l'intérêt pour la morale de l'histoire et son déroulement est plus important que l'adhésion au premier degré à une fiction hyper-réaliste. Cette caractéristique s'exprime au travers des bandes-annonces narratives avec des extraits "nature" des films. Les bandes-annonces américaines expriment à l'inverse une prise au sérieux totale de la fiction par le conditionnement physiologique et mental et le discours de présentation élogieux.
En France, on a l'impression que la fiction est un prétexte qui est moins important que la complicité avec les acteurs et l'idée de partager un même état d'esprit et de se reconnaître entre nous (Cf. thématiques franco-centristes, impression de familiarité avec les acteurs, …)
Le cinéma français ne semble pas toujours prendre la fiction au sérieux. De nombreuses affiches comportent des éléments qui déconstruisent le caractère cinématographique ou fictionnel qu'elles devraient normalement respecter par une codification univoque.
La déconstruction du cinéma dans les affiches peut prendre plusieurs formes :
• Une déconstruction comique et complice, qui fonctionne sur le clin d'œil et la connivence avec le spectateur.
• Au premier abord Zonzon a l'air d'être un film sérieux et grave, avec l'image d'un prisonnier au cœur du judas d'une porte en fer. Mais avec la présence au second plan du comique Djamel, les repères sont brouillés. On ne sait plus vraiment dans quel registre on se situe. Le titre argotique "Zonzon" renforce l'ambiguïté par rapport au sérieux du genre policier. Ces deux éléments fonctionnent un peu comme des clin d'œil au spectateur, qui déjouent l'impression première de sérieux.
• L'affiche de Les kidnappeurs jette l'ambiguïté sur le genre du film : polar ou non ? Plusieurs éléments interfèrent avec l'ensemble et contredisent l'idée qu'il s'agit d'un policier : la présence du comique Elie Kakou interroge sur le sérieux du genre policier ; le logo avec des personnages stéréotypés et des palmiers donne l'impression d'une parodie. L'affiche fait appel à la complicité du spectateur par des clins d'œil, qui donnent l'impression que le film ne se prend pas au sérieux.
• Avec la scène de Le voyage à Paris, on a l'impression d'être à mi-chemin entre la tranche de vie et le comique. En effet, on ne sait pas vraiment comment interpréter le personnage de François Morel (comique popularisé par Les Deschiens), qui fait ses courses en solex vêtu d'un costume et de baskets jaunes, son casque à la main.
• Une déconstruction du caractère fictionnel de l'image à l'intérieur d'elle-même.
• L'affiche de Hasards et coïncidences montre une image qui contient une représentation de l'activité cinématographique elle-même, avec la présence d'une caméra et l'idée de faire le point (image floue / image nette).C'est une manière de déconstruire l'image en montrant comment elle est faite. De plus, le titre "hasards et coïncidences" donne l'impression que le cinéma ne montre pas une histoire, mais la vie telle qu'elle est. Le fait que les personnages soient derrière la caméra évoque l'idée que la caméra est là pour fixer le réel. Par ailleurs, Pierre Arditi a l'air de jeter un regard complice vers le spectateur, mais plutôt en tant qu'acteur qu'en tant que personnage. C'est une nouvelle fois un regard de complicité qui déjoue le sérieux de la fiction cinématographique, Vs le regard tendu et entièrement dans le rôle des acteurs américains qui ne jouent pas sur une proximité complice.
Ce type de déconstruction trouve son aboutissement en France dans des films auto-référentiels sur le cinéma, qui en dévoilent les mécanismes pour les démystifier (Les acteurs).
• La déconstruction du caractère fictionnel par le réalisme et le naturalisme quotidien (Vs l'hyperréalisme, le souci du détail américain et les valeurs universelles).
En effet, le cinéma français a souvent un aspect naturaliste, vivant et réel qui donne plus l'impression d'une tranche de la vie quotidienne que d'une fiction construite avec un souci de perfection dans le détail. Le style ressemble parfois davantage à celui du reportage avec une idée de caméra vérité, qu'à l'art cinématographique dans toute sa splendeur et sa technicité.
Le caractère naturaliste des films se ressent sur les affiches :
• L'élément central des affiches de Mauvaises fréquentations et Ça commence aujourd'hui est une photo en mode réaliste, sans travail particulier sur le chromatisme. On a plutôt l'impression d'avoir à faire à une photo de reportage d'actualité qu'à une affiche de cinéma.
• L'affiche de Rosetta (film belge) consiste en un portrait en gros plan de l'héroïne. La photo a un aspect brut qui évoque plutôt le documentaire réaliste que la fiction esthétique.
• Dans Fin août début septembre, on voit plusieurs tranches de vie avec des personnages en situation de dialogue. A la vue de ces scènes, on a plutôt l'impression d'une volonté de réalisme que de symbolisme. Il ne s'agit pas d'une allégorie, mais simplement d'une tranche de vie psychologique, avec une dimension quotidienne et ancrée dans le réel.
Ces images typiquement françaises n'évoquent pas explicitement la fiction. C'est plutôt comme s'il y avait une volonté d'effacer le caractère codé des films et de leurs affiches au profit d'une impression de réel et de naturalisme.
La moindre prise au sérieux de la fiction et du cinéma en France est en correspondance avec deux autres impressions ou constats :
• Les règles de construction des affiches ou des bandes-annonces sont moins rigides. Au sein du corpus étudié, il existe un nombre important d'affiches qui apparaissent plus inventives et originales que la plupart des affiches américaines.
(Cf. entre autres les affiches de : Pola X ; Les quatre saisons d'Espigoule ; C'est quoi la vie ; Les acteurs ; La voie est libre ; Ceux qui m'aiment prendrons le train ; Pas de scandale ; … et la rhétorique atypique de certaines bandes-annonces)
• Le registre léger de la comédie apparaît largement dominant sur l'ensemble de la production cinématographique française. Les films graves et sérieux sont sous-représentés.
CINEMA FRANCAIS
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II/ Comédies
La comédie à la française
La proximité avec le théâtre et le music hall
Les comédies françaises se caractérisent par une grande proximité avec la comédie de boulevard et le café théâtre en de nombreux points :
• Les acteurs des films de comédie sont en grande part des comiques, qui sont connus pour une activité spécifique autre que le cinéma :
- Ils sont issus de l'univers du music hall, du café théâtre ou du one man show comique (Dieudonné, Elie Semoun, Jean-Marie Bigard, …)
- Leur notoriété vient en grande partie des retransmissions de leurs sketches à la télévision (Les inconnus, Elie Kakou, Smaïn, …)
Il y a une interférence forte entre les acteurs de cinéma et de théâtre. On a l'impression que les comédies à la française sont un cocktail, dont les comiques professionnels issus d'autres univers constituent un ingrédient indispensable.
• Les titres des comédies françaises évoquent le café théâtre avec des consonances qui se situent dans la lignée de La cage aux folles. (Une journée de merde ; Les parasites ; Je règle mon pas sur le pas de mon père ; Charité Biz'ness ; Tout baigne )
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- Les affiches se rapprochent des affiches de Music Hall ou de théâtre de boulevard par :
- Le fait que ce soit souvent des dessins plutôt que des photos.
• L'affiche de La bûche avec sa galerie de portraits d'acteurs sur un sapin ferait une parfaite affiche de théâtre sur une colonne Morris.
• La façon de présenter les personnages dessinés sur l'affiche de Tout baigne est proche du théâtre : les acteurs épinglés et accrochés sur des cintres font penser à des marionnettes.
• Le fond blanc et le titre surdimensionné de Meilleur espoir féminin ou Le dîner de cons, sont typiques des codes du théâtre.
- La manière d'écrire certaines expressions ou certains titres, qui évoque plutôt des libertés plus propres au music hall qu'au cinéma.
• L'écriture de Charité Biz'ness donne l'impression qu'il ne s'agit pas d'un film. On retrouve sur l'affiche le rôle du comique acteur, avec Smaïn et Elie Semoun qui sourient et portent des lunettes noires.
• La mention "un film de…" est souvent remplacée par "une comédie de…". Cela donne l'impression d'une dénégation du caractère cinématographique au profit d'un rapprochement avec le café théâtre ou le music Hall.
• Quasimodo d'el Paris, une comédie de Patrick Timsit.
• Le libertin, une comédie sans costumes de Gabriel Aghion.
• Trafic d'influence, une comédie de Dominique Farrugia.
• Le fils du Français, une comédie d'aventures de Gérard Lauzier.
La perpétuation des traditions du comique français
Les comédies françaises semblent fonctionner sur des ressorts classiques, perpétués depuis de nombreuses années, avec notamment :
• Des films qui sont des avatars des comédies classique à la Louis de Funès, du style de La soupe au choux ou du Gendarme de Saint-Tropez. Plusieurs éléments rappellent ces grands classiques de la tradition comique française comme :
- L'extraterrestre ou le personnage de l'éberlué plus ou moins ridicule (Cf. Jacques Villeret dans La soupe aux choux).
• Avec L'extraterrestre ou Le clone, les Inconnus reprennent le personnage de l'hurluberlu venu d'ailleurs.
• Le personnage de La débandade, apparaît dans une posture ridicule, torse nu et accoudé comme à un comptoir.
• Le titre Le Schpountz évoque l'idée d'un personnage ou de quelque chose d'absolument incongru et ridicule.
- La grivoiserie et la complaisance coquine.
• Dans La débandade, les allusions au sexe dans le titre et le thème de la verge dans une citation d'Aristote évoquent un registre d'humour grivois.
• Dans Le libertin, la référence historique au libertinage apparaît comme un prétexte à une comédie grivoise, avec l'impression d'une certaine complaisance porno. Le sous-titre "une comédie sans costume de…" annonce clairement la tonalité érotique et légère.
• Des films qui rappellent l'état d'esprit déjanté, potache et bande de copain typique des Bronzés ou des Sous-doués (Les collègues ; Les parasites ; La vérité si je mens…).
• Un appel à la complicité dans la reconnaissance avec :
- La France et le franco-centrisme comme thème lui-même. Les comédies parlent des mœurs et des travers franco-français.
• Monsieur Naphtali évoque la caricature du marseillais ou du provençal.
• Dans Astérix et Obélix contre César, on voit l'image de la tribu gauloise unie contre l'ennemi romain, avec le groupes des hommes qui courent à l'attaque.
• Le titre Restons groupés et le sous-titre "l'année prochaine on reste en France" évoque l'instinct grégaire et le chauvinisme des Français à l'étranger.
- L'auto centrage sur la culture franco-française : les comédies parlent des mœurs et des travers des français qu'on connaît tous.
- La création d'une relation de proximité avec l'évocation d'accents typés et familiers.
• Avec le sous-titre "Made in Marseille" sur l'affiche de Les collègues, on a presque l'impression d'entendre l'accent du sud. C'est un appel à la familiarité qui passe par la reconnaissance des caractéristiques d'un groupe.
Le film français semble vouloir s'afficher comme purement français et pour le public français. Il semble n'avoir aucune autre prétention que d'être un film pour ce public circonscrit, qui se reconnaît en lui.
Quelques autres axes thématiques
On a pu remarquer plusieurs types de comédies parmi les films français, avec des axes thématiques qui peuvent parfois se combiner entre eux :
• La comédie sentimentale autour du sexe et de l'auto-analyse des sentiments, avec toujours des situations conflictuelles qui se résolvent dans la violence verbale et/ou physique (baffes, jets d'objets, …). L'aspect comédie est plus ou moins marqué, mais il y a une trame récurrente typiquement française (L'ennui ; Rien sur Robert ; La nouvelle Eve ; Belle Maman ; Une journée de merde ; Le poulpe)
• La confrontation culturelle de la France contre les Américains, les Romains, … (Bimboland ; Cuisine américaine ; Astérix et Obélix contre César )
• Le voyage dans lequel on semble plus victime qu'acteur avec les avaries, les qui pro quo culturels et les déboires divers, dans la tradition des Bronzés (Restons groupés ; Le fils du Français)
• La description de milieux où règne une ambiance et des codes particuliers (Jet Set ; Salsa ; certains films sur le milieu homosexuel)
• L'imbroglio familial et le thème de la reconnaissance (la famille éclatée et recomposée de Mon père, ma mère, mes frères et mes sœurs ou de La bûche ; la reconnaissance sous-jacente qui touche à l'identité sexuelle dans Le derrière)
• Les comédie de transposition avec une idée de parodie (Quasimodo d'El Paris ; Les visiteurs)
• Des comédies d'action avec un aspect policier et des cavales effrénées (Taxi ; Taxi 2 ; Trafic d'influence)
La comédie américaine
La comédie américaine ne semble pas fonctionner comme la comédie française sur le groupe et la bande de copains. Elle est plutôt organisée autour d'axes tels que :
• Le numéro d'acteur plus proche du one man show, avec la mise en valeur du nom (Eddie Murphy, Jim Carrey) et une photo du personnage en situation, toujours dans une posture comique.
• Dans Dr Dolittle, Eddie Murphy est penché en avant dans une posture un peu ridicule.
• Dans The man on the moon, Jim Carrey monte sur une échelle devant une lune qui à l'air d'un décor artificiel.
• Dans In & out, le seul acteur annoncé, Kevin Kline est photographié en plein mouvement alors qu'il est en train de danser et de chanter.
• Dans Jacky Chan dans le Bronx, l'acteur explicite le statut du jeu comique dans lequel il est pris par une posture de comédie explicite qui évoque le mime. Il prend une posture de karaté mais sourit de sorte qu' on voit bien qu'il n'est pas vraiment en train de faire du karaté mais plutôt qu'il "joue à" faire du karaté.
• Le tandem humoristique avec deux personnages qui font la paire : deux amis qui se ressemblent d'une façon ou d'une autre, le père et le fils, … (Big Daddy).
• La comédie sentimentale avec deux ou trois personnages centraux. Ce style de comédie est généralement signalé par des couleurs roses, des cœurs dessinés, des gâteaux de mariages, … (Wedding singer ; Une vie moins ordinaire ; Un vent de folie ; Mary à tout prix ).
• La comédie de mœurs contemporaine, fondée sur :
- Les nouvelles structures de la société et des relations familiales, autour de thèmes tels que l'homosexualité ou les parents divorcés (In & out ; Big Daddy ). Par comparaison, les comédies de mœurs françaises semblent davantage fonctionner sur les ressorts classiques du drame à l'intérieur de la famille.
- Les nouvelles conditions d'existence apportées par les technologies telles qu'internet (Vous avez un message).
• Au cœur du thème de l'initiation sexuelle des adolescents (Cf. bande-annonce American Pie), internet est intégré dans le rapport entre les filles et les garçons.
• Le registre des aventures extraordinaires avec des animaux (Dr. Dolittle ; La souris ; Stuart Little ; Babe )
III/ Comédies dramatiques et sentimentales
Schèmes de la comédie dramatique et sentimentale
Aux Etats-Unis : la rencontre et la réunion de deux êtres que tout oppose
La comédie sentimentale américaine s'organise généralement autour de la rencontre (Vs le schéma français où la rencontre à déjà eu lieu). Il y a toujours un obstacle qui compromet en théorie la réunion des deux personnages au sein d'un couple :
• Ce sont deux personnages qui semblent toujours trop éloignés pour s'assembler : il y a généralement une distance physique, sociale ou professionnelle ou un obstacle quelconque qui fait obstacle à leur union.
• La première rencontre se passe sur un mode de méfiance distante et ironique, comme si les personnages américains avaient toujours une attitude de célibataires endurcis, pleine de préjugés par rapport à l'amour. Ils prennent l'amour de haut jusqu'à ce qu'ils y cèdent, toujours avec une sorte de conscience ironique de la relation en train de se nouer. La distance initiale passe notamment par l'utilisation du "vous" ("You").
A l'inverse, les dialogues français sont généralement rétrospectifs par rapport à la rencontre et expriment un étonnement critique (souvent sur le mode de la confidence à un ami) totalement différent de la distance ironique américaine.
• Elle est superbe et brillante Vs il est ordinaire et maladroit dans Mary à tout prix.
• Il est aventurier Vs elle est rédactrice dans un magazine féminin dans Six jours et sept nuits.
• Ils sont ennemis dans la vie et amoureux sur internet dans Vous avez un message. Il s'agit là d'un schéma américain classique d'organisation des relations homme/femme autour de deux types d'intérêts contradictoires : la compétitivité professionnelle et l'amour.
• Elle est une star internationale Vs il est simple un libraire anglais dans Coup de foudre à Notting Hill. Il s'agit du schéma classique américain de la rencontre qui commence mal et qui finit bien, avec la première rencontre catastrophique, la prévention réciproque et la distance sociale. Ce sont des gens qui sont sensés ne jamais se rencontrer ni être ensemble mais qui finissent par accepter ce rapport au nom de l'amour. C'est un schéma typiquement américain et démocratique.
• Dans L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, l'amour est d'abord empêché parce que l'homme se consacre au cheval. Mais on voit l'amour se constituer avec la réduction progressive de ce qui lui faisait obstacle.
• Dans La cité des anges, elle est humaine Vs il est immortel. Il doit choisir entre elle et la vie éternelle.
• Dans Une bouteille à la mer, il s'agit d'un amour perdu qu'il faut retrouver au delà de l'océan.
Dans les films américains, l'amour obtenu par le franchissement des obstacles semble au final avoir une profondeur et une solidité inaltérable, avec une dimension quasi cosmique.
A l'inverse, dans le cinéma français, l'amour est plus quotidien, plus passionnel, plus sexuel et n'a pas cette solidité inébranlable.
En France : l'analyse sentimentale intimiste et psychologique
Le schéma classique de la comédie sentimentale française correspond à une situation relationnelle sentimentalo-sexuelle compliquée, qui se résout dans la violence (coups, baffes, portes qui claquent, téléphones jetés par terre, dialogues conflictuels, …). Ces caractéristiques sont très différentes de la magie et la sérénité de la relation qui se noue peu à peu, typique des films américains.
Tous les acteurs semblent taillés dans le même moule. Rien ne permet réellement de les distinguer dans les bandes-annonces, d'autant plus que les schémas et la tonalité se ressemblent d'un film à l'autre.)
Le schéma ne commence pas au moment de la rencontre avec ensuite une découverte progressive de l'amour comme aux Etats-Unis : en France, l'amour est déjà là, mais il est problématique. Ce sont des sentiments intenses et problématiques psychologiquement, qui se s'avouent d'une manière à la fois émouvante, banale et dérisoire. L'aveu implique souvent plusieurs personnes. Le confident ou la confidente est une pièce essentielle des films psycho-sentimentalo-sexuels français. (La vie rêvée des anges ; Vénus Beauté Institut ; Alice et Martin )
Pour résumer les caractéristiques de l'histoire sentimentale en France et aux Etats-Unis, on peut dresser le tableau suivant :
Etats-Unis |
France |
Tout commence au moment de la rencontre |
Amour déjà présent ; Déclaration aveu |
Si c'est impossible, c'est pour des raisons claires |
Confusion des sentiments, raisons psychologiques obscures |
Plénitude émotionnelle et amplitude cosmique de la rencontre de deux êtres, caractère non sexuel |
Caractère passionnel de la relation, mêlée de sexe et de conflit |
L'introspection et le "moi et les autres" en France, dans un monde relationnel fait de dialogues.
Les comédies dramatiques françaises, qu'on qualifie souvent d'intimiste, fonctionnent sur l'introspection. Elles sont proches du roman psychologique inventé par Benjamin Constant au début du XIXème, où il n'est question que d'analyse du sentiment. Ce genre romanesque de l'analyse psychologique qui reste classique en France ne consiste ni à agir, ni a éprouver des sentiments, mais seulement à les décortiquer dans leurs cours même dans l'idée de comprendre des mécanismes.
• Dans Kennedy et moi, le menton de Jean-Pierre Bacri, et son regard perdu dans la méditation ou dans l'interrogation représentent une posture typique de l'introspection psychologique.
Le caractère intimiste des films français passe par l'insistance sur plusieurs thèmes caractéristiques :
• Le registre du moi, que l'on retrouve dans les titres avec l'accent sur ce qui me concerne et ce qui m'appartient : moi, mon, ma, … (Kennedy et moi ; Mon père, ma mère, mes frères et mes sœurs ; Je règle mon pas sur le pas de mon père ; Ma petite entreprise ; Là-bas mon pays ; Pourquoi pas moi ? ; Je veux tout )
• Le problème de l'intimité personnelle et de "moi et les autres", avec :
- Le thème typiquement français du réseau de relation, de la bande d'amis (style Lelouch).
• Pour Fin août début septembre, on voit au moins cinq acteurs dans des situations de dialogue, avec des images qui créent l'impression d'une tranche de vie psychologique.
• Avec Une pour toutes et Pourquoi pas moi, on retrouve sur l'affiche une multitude de personnages en inter-relation.
- L'inter-personnalité et la relation entre deux êtres (Alice et Martin).
- Le regard de l'autre et les thèmes de la ressemblance et de la différence.
• Dans Pourquoi pas moi et Une pour toute, l'association du titre et de l'image présentant de multiples personnages implique la question de ce qui rassemble ou ce qui distingue les individus. Cela correspond au rapport "moi et les autres" dans un réseau de relation.
• Dans Le goût des autres, on retrouve à la fois les dimensions de l'introspection et de la convivialité qui sont typiques des thématiques françaises du rapport à soi et aux autres. L'ambiguïté du titre prolonge cette idée : on ne sait pas si il s'agit du goût quasi gustatif ou du jugement esthétique des autres, ou s'il est question de goûter l'autre dans sa différence. Au final, l'ensemble texte plus image pose la question de qui suis-je par rapport aux autres ?
- Le thème de la communication et du dialogue.
• Dans Le goût des autres, et Fin août début septembre, il s'agit plutôt de la convivialité, avec des personnages qui discutent dans un café.
• Dans Un pont entre deux rives, il s'agit plutôt de la communication à travers un obstacle, avec le pont qui permet de communiquer.
Le vous distanciatoire
Le caractère intimiste des films français transparaît par comparaison avec les films américains au travers du tutoiement. En effet, même et surtout dans les films doublés, la traduction du "you" en "vous" donne une tonalité particulière aux films américains : l'utilisation du "vous" plutôt que du "tu" a pour effet d'instaurer une grande distance entre les personnages pour des locuteurs français. Cela donne l'impression que les relations entre les personnages sont toujours polies courtoises et distantes, en dehors du contenu de ce qui est dit.
L'homogénéité culturelle française et la ressemblance entre le drame et la comédie.
L'homogénéïté culturelle française est parfois plus forte que les analogies de genres cinématographiques : en effet, il y a plus de ressemblance entre la comédie et le drame français qu'entre le drame français et le drame américain. Deux phrases d'un dialogue suffisent souvent pour reconnaître le style français, que l'on retrouve à la fois dans la comédie et dans le drame.
Deux tons de voix caractéristiques permettent de reconnaître le caractère français d'un film :
• Le chuchotement de la confidence entre deux personnages. Cela peut correspondre à un moment à la fois sentimental, tendre et moralisateur.
• L'invective un peu brutale d'un personnage qui essaie de faire entendre raison à un autre. C'est un appel chargé d'émotion et de sentiments, comme une protestation sentimentale lancée à quelqu'un qu'on aime. Ce genre d'interaction peut donner l'impression d'une conversation un peu violente.
• Le thème de l'initiation amoureuse dans Mauvaises fréquentations prend plutôt la forme d'une initiation à la difficulté sentimentale. Cette direction particulière rappelle le registre de la comédie sentimentale française, avec des dialogues qui sont en permanence entre le sexe cru (les petites filles qui parlent de sucer comme si elles parlaient de sucettes) et le sentiment poignant à fleur de peau. On y retrouve les modes d'expression repérés dans la comédie sentimentale en France avec : le chuchotement de la confidence qui est tour à tour tendre ou moralisateur ; l'invective un peu brutale mais pleine d'émotivité et de sentiment.
• Dans La vie rêvée des anges, en dehors de l'accentuation sur l'aspect social et de la fin malheureuse qui signifie la tonalité dramatique, on ne voit pas de différence flagrante avec la comédie française. Ce sont deux copines, qui se font des confidences autour d'une histoire d'amour ambiguë : on retrouve le chuchotement, l'explosion sentimentale sur le ton du reproche, et les dialogues axés sur le sexe. Il n'y a pas d'élément comique de gag, mais les ingrédients du discours sont les mêmes que pour la comédie.
L'aspect psychopathologique et le monde ambivalent du cinéma américain
Le cinéma américain semble très marqué par une culture de la psychologie où les types pervers jouent un rôle important (psychoses, névroses, et perversions diverses, meurtres …). C'est une culture cinématographique qui semble marquée par la psychanalyse et la psychiatrie, avec des malades mentaux, des serials killers et un rapport psychopathologique entre le sexe et le meurtre (Sex crimes). L'insécurité vient de l'inconscient malade des autres.
Les titres de films rappellent la manière freudienne d'exposer des "cas", en les désignant par des noms propres (Miss Tinger ne peut pas nous saquer ; Le talentueux Mr Ripley ).
L'exposé du cas nommé ne se prolonge pas par un gros plan psychologique pour rentrer dans la personnalité du personnage. Il y a toujours à la fois un élément psy et un cadre dramatique où s'exprime la perversité de la personnalité. On voit des visages, mais ils sont pris dans la narration, parce qu'il y a des conséquences en termes d'action. Il y a quelque chose dans les regards qui expriment l’anormalité (regard en coin ou en dessous, de haine ou d'envie …), Vs le regard introspectif des gros plans français.
• Le regard qui apparaît dans une tache de sang sur l'affiche de American psycho a un caractère assez malsain.
• Dans Le talentueux Mr Ripley, le fait d'avoir une double personnalité ou de se substituer à un autre correspond à une modalité de la psychose.
• Sex crimes annonce le thème de la criminalité sexuelle avec son accroche "Meurtres et plus si affinités". Il y a quelque chose dans les regards qui expriment l'anormalité.
• Dans Les ensorcelées, il s'agit du thème des jumeaux ou des jumelles, avec l'idée d'un dérapage psychiatrique des personnalités qui se confondent ou s'échangent.
La dimension psychopathologique est en correspondance avec le monde dépeint par le cinéma américain. Il s'agit souvent d'un monde sans repère où tout est ambivalent. On a souvent l'impression que la vie est un terrain piégé (L'enfer du dimanche : "La vie est un sport de contact") ou un labyrinthe, où l'homme ne peut jamais se reposer car tout est paradoxal et les repères sont inversés (Red corner : "Comment sortir d'un labyrinthe où on joue sa vie à chaque pas ?"). Le danger ne semble pas circonstanciel mais consécutif à la vie.
Les affiches de American history X et Red corner se ressemblent. Elles construisent un univers flou et ambigu, avec des regards qui expriment à la fois l'action et la perplexité. Elles sont toutes les deux divisées en deux parties verticalement (un tiers Vs deux tiers).
• Dans American history X, il y une phrase d'accroche qui explicite la perte des repères : "Deux frères unis par la haine, déchirés par la vérité". La cadre éthique est ambigu : on ne sait pas où est le bien et le mal ; le personnage ne sait pas si son frère est son ami ou son ennemi. On suppose que ce sont deux frères, mais ils ne se regardent pas et se détournent tout en étant face à face. Leurs relations semblent régies par la complexité et l'incertitude psychologique et morale.
• Dans Red corner, le héros est dans une situation intermédiaire : il a la frontalité du héros mais un regard perplexe et plein d'incompréhension. Dans l'autre partie de l'affiche, on voit une femme avec un regard tout aussi énigmatique, sur un fond rouge avec des lettres chinoises qui cache un paysage urbain.
IV/ Atmosphère, proxémie et indices culturels
Il existe des éléments impalpables qui permettent d'identifier le caractère américain d'un film, indépendamment de la rhétorique de la bande-annonce ou de l'affiche et des sujets traités.
Ce sont des éléments d'atmosphère et des indices culturels qui se logent au cœur même des images, sans qu'on puisse les analyser précisément. Ils ont à voir avec la proxémique; la gestualité ou le style d'interactions entre les personnages, qui fonctionnent comme des éléments culturels incorporés (Cf. la notion d'habitus chez Pierre Bourdieu). Deux Américains de sexe opposé ne se parlent pas de la même manière que deux Français. Le mode d'échange entre les gens est différent d'un pays à un autre, d'une ère culturelle à une autre. Ce sont ces éléments et indices culturels très délicats à saisir concrètement. Ces manières d'être et de faire sont pourtant visibles au premier coup d'œil et permettent de reconnaître une atmosphère, un lieu, un acteur, ou un personnage américain ou français.
Ce sont des éléments importants, qui sont à la fois indépendants et liés à la rhétorique des bandes-annonces. Ils influent sur les modes de relation et les styles de dialogues, et donc sur les façons de monter les images et de construire les bandes-annonces.
Dans les bandes-annonces, on peut reconnaître l'américanité dans :
- L'échange très rapide de répliques, qui est typique d'une façon américaine de parler.
- L'échange sur le mode de la prévention réciproque avec un dialogue ironique ou "rentre dedans", lors des scènes de rencontre initiale entre un homme et une femme. C'est un type d'interaction qui n'appartient pas à la culture française, mais qui code un comportement américain.
Autres éléments thématiques d'identification de la francité
De nombreux films français se réfèrent aux grands moments de l'histoire de France et aux souvenirs de la mémoire nationale comme :
- Les colonies et l'exil des français (Là-bas mon pays ; La veuve de Saint-Pierre )
- Les grandes périodes du romantisme ou du libertinage (Les enfants du siècle ; Le libertin).
On retrouve souvent un aspect hédoniste et nostalgique autour des thématiques historiques franco-françaises (la nature dans Les enfants du marais, le libertinage dans Le libertin).
En effet, l'affiche de Les enfants du marais correspond à une vision très française du bonheur, avec la famille et ses différentes générations représentées à la campagne. C'est une tranche de vie idyllique qui correspond à une tradition cinématographique française d'avant-guerre : le bonheur de vivre en famille dans la nature.
On trouve sur cette affiche deux dimensions qui donnent l'impression d'avoir à faire à un tableau de campagne impressionniste (Renoir) :
- Le registre de la sensorialité, (les odeurs, le soleil, …).
- Des références historiques nationales qui évoquent le début du XXème siècle, ou les congés payés de 1936 avec les casquettes des personnages qui évoquent celles des ouvriers d'avant guerre.
Par ailleurs, l'écriture cursive du "L" du début du titre, avec des pleins et des déliés donnent un aspect classique et une profondeur historique, qui est en correspondance avec la mémoire et la nostalgie du passé idyllique de la vie à la campagne, à l'extérieur de la ville.
On retrouve peu souvent ce type de chromatisme vert et naturel sur les affiches de films. Cela connote un univers nostalgique très français.
Autres éléments thématiques d'identification de l'américanité
Le caractère américain de certains films peut être connoté simplement par la représentation de thèmes forts de l'esprit américain et de l'american way of life au cœur de l'affiche.
Parmi les éléments qui fonctionnent comme des indices culturels signifiant l'américanité, on peut citer :
• Le thème multiracial. En effet, la présence d'un acteur ou d'un personnage noir au milieu d'un groupe de blancs fonctionne généralement comme un code d'identification des affiches américaines.
• L'affiche de Cookies fortune se rapproche un peu des codes français par le dessin. Mais l'américanité s'exprime au-delà du titre, par des indices culturels tels que la présence d'un noir et des éléments vestimentaires typiquement américains (chapeau).
• Le thème de la réussite sociale, de la richesse et du chic du golden boy. La récurrence des gens en costume et cravate ou des golden boys un peu "hype" et citadins est frappante, même dans des genres surprenants comme l'action (La ligne verte ; Le déshonneur d'Elisabeth Campbell ; Mafia Blues ; Mickey aux yeux bleus ). Elle connote un univers où la richesse et la réussite sociale est importante. Elle est un indice de l'élection dans un pays où la réussite a une valeur qui dépasse la simple richesse (Cf. L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme. Max Weber).
• Dans Las Vegas parano, le registre de la réussite est évoqué par l'image du riche américain qui fume avec un fume cigarette dans une voiture décapotable au milieu d'un désert californien. C'est le thème de la joie de vivre et de la richesse facile à Las Vegas.
A l'inverse, les films français qui jouent plutôt sur une tenue vernaculaire et décontractée, comme si le costume cravate n'existait pas.
• L'accent sur l'aspect matériel de la vie quotidienne. Les bandes-annonces américaines de comédie et comédies dramatiques montrent souvent la vie quotidienne sous l'angle des actes pratiques et ordinaires de tous les jours. Des gestes comme préparer le petit-déjeuner ou habiller les enfants (Ma meilleure ennemie) remplissent beaucoup d'images. Les films français montrent plutôt des interactions et des dialogues quotidiens. Le cinéma américain semble plutôt suggérer les difficultés de la gestion matérielle de la vie, alors que le cinéma français reflète plutôt les difficultés de la gestion relationnelle.
• Les références culturelles propres à l'Amérique.
• Dans Pleasantville, on trouve dans les vieux modèles de voitures et la façon d'embrasser une femme en la tenant par la hanche des éléments stéréotypées de la mémoire culturelle américaine. C'est tout l'atmosphère des Etats-Unis dans les années 50-60 qui transparaît dans cette image typiquement américaine.
• L'affiche de Holy Smoke comporte des éléments qui évoquent les Etats-Unis comme le paysage, la couleur de la terre, et l'attitude des personnages avec leur regard au loin porté sur les grands espaces et l'horizon. On retrouve l'ambiance caractéristique du désert américain avec l'idée d'une inquiétude qui plane. On a l'impression que la femme est comme pétrifiée avec le pied posé sur une pierre perdue dans l'immensité du terrain. C'est une référence biblique qui évoque plutôt la tradition religieuse américaine que française (les statues de sel de Sodome et Gomorrhe). L'attitude de Harvey Keitel, la main dans la poche revolver correspond également à une image typiquement américaine.
le karaté c'est le meilleur sport tout le monde doit le pratiquer parceque il aide a se controler et apaise l'esprit...
Rédigé par : karateka | 28 juillet 2009 à 17:22