Aventure, Western, Guerre

ACTION, AVENTURE :

Affiche divisée en deux horizontalement suivant une dualité ombre / lumière, bien / mal :
Partie inférieure sombre ou noire.
Partie supérieure dans un chromatisme orangé : ciel tourmenté, aurore enflammée, explosions.
Démarcation parfois marquée par une ligne qui évoque un horizon.

Personnage de face :
Émergeant à mis corps entre l’ombre et la lumière.
Armé : fusil, mitraillette, épée, glaive, …

Regard du héros qui fait face à son destin tout en interpellant le spectateur :
Regard qui exprime la tension et la concentration du héros.
Regard assuré et clairvoyant, qui distingue le bien du mal.

Les affiches des films aventure, western, guerre présentent des régularités qui permettent de dégager au moins deux codes spécifiques au genre générique "films d'action" :

•    Le héros émergent sur fond de ciel tourmenté.

•    Le découpage horizontal ou vertical de l'affiche en plusieurs images.

Le héros émerge sur fond de ciel tourmenté

Au niveau du chromatisme, les affiches de films d'action sont généralement découpées en deux parties :

•    Une partie sombre en bas, qui représente le sol, avec une démarcation, qui marque une ligne d'horizon et qui fait une coupure avec la partie supérieure, qui représente le ciel. C'est cette partie qui accueille le texte (titre et bloc équipe).

•    La moitié supérieure, où le héros émerge sur un fond de ciel tourmenté, avec des couleurs orangées, rougeoyantes ou enflammées (Le prédicateur ; La Momie ; Gladiator ; Le 13ème guerrier ; Le légionnaire )

On peut distinguer quelques règles d'inscription des personnages sur le fond terre / ciel décrit ci-dessus :

•    Le héros est armé. Toutes sortes d'armes sont mise en évidence dans les mains des héros :

-    Des épées et des glaives (Le masque de Zorro ; Le 13ème guerrier ; Don Juan ; Gladiator).
-    Des fusils (Il faut sauver le soldat Ryan ; La momie ; Le légionnaire).
-    Des pistolets (Wild wild West ; 007, demain ne meurt jamais ; Payback).
-    Des grenades (Small Soldiers).

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•    Il y a une mise en valeur des épaules et du visage concentré du héros.
Les personnages sont rarement présentés en pied, mais plutôt :

-    En plan coupé au niveau de la poitrine, de sorte que les épaules et le visage du héros émergent de la partie inférieure de l'affiche (Le 13ème Guerrier ; Le légionnaire).

-    En plan frontal du visage, qui est projeté imaginairement dans le ciel (Armageddon ; The Patriot).
Il peut s'agir d'un héros solitaire (Armageddon ; The patriot ; Le bossu) ou d'une équipe, mais avec toujours un chef de bande : le leader est toujours au premier plan, avec les autres autour de lui (Il faut sauver le soldat Ryan ; La momie ; Small Soldiers ; L'homme au masque de fer ; Universal Soldiers).

-    En plus de ces gros plans sur le héros, on peut trouver en image secondaire des scènes en contre jour sur la ligne de démarcation entre le ciel et la terre (La silhouette du soldat Ryan debout avec son arme, une scène de combat de cavalerie pour The patriot, Des cavaliers en marche pour Le légionnaire).

Exemples particuliers :

•    Dans Armageddon, la ligne d'horizon se trouve courbée car il s'agit d'une aventure spatiale, à la surface de la terre. Le visage de Bruce Willis apparaît dur un fond de ciel qui se trouve être noir car c'est en fait l'espace, mais on retrouve le code chromatique orangé dans l'embrasement autour du titre.a

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•    Dans Mon ami Joe, la structure paraît légèrement différente dans la mesure où l'affiche semble divisée verticalement avec d'un côté l'univers urbain style New York et de l'autre la forêt vierge. Mais on retrouve l'émergence du héros avec le gorille en gros plan décalé sur la gauche, accompagné par les deux autres héros.

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•    Dans Demain ne meurt jamais, l'affiche de James Bond se rapproche de la structure classique des films d'aventure-action avec la présence d'armes, la division de l'affiche en une partie inférieure sombre et une partie supérieure rougeâtre, l'émergence de la tête du héros, avec un regard frontal, … La seule différence est la présence autour du héros de deux filles, qui représentent être type de l'espionne ou de la séductrice.

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Le découpage de l'affiche en plusieurs images

On peut distinguer un deuxième code typique du film d'action, qui procède d'un découpage de l'affiche en plusieurs images, avec une double fonction :

•    Une fonction narrative, qui consiste à montrer plusieurs images-séquences qui donnent des indications sur le film et laissent deviner la trame de l'histoire.

•    Dans Couvre feu, l'affiche problématise l'histoire du film en trois séquences texte-images. Elle est découpée horizontalement sur les deux tiers gauche de la page en trois images qui mettent en place trois situations différentes. Sur le tiers droit, il y a trois phrases qui semblent correspondre aux images puisqu'elles décrivent trois problèmes : "Un ennemi qui leur échappe" ; "Une nation en état de siège" ; "Une ville en plein chaos".
•    Dans Break down, la page est découpée verticalement en trois scènes avec une phrase qui explicite la naissance d'un problème : "Tout à commencé par une simple panne". Les images extraites du film répondent à cette présentation du problème en montrant les pistes de sa résolution.
•    Dans Amistad, l'image verticale d'une chaîne en acier est coupée horizontalement par une image horizontale de lever de soleil. L'intégration de cette scène dans la page apparaît comme si la page avait été déchirée et qu'on voyait au travers.

•    Une fonction de présentation de la distribution. Cette fonction est liée à la première fonction narrative, dans la mesure où les acteurs sont présentés dans leur rôle. Il y a un embrayage direct entre la fonction narrative et la fonction de présentation des acteurs, puisque l'image présente à la fois le héros, les protagonistes en situation et les acteurs dans leurs rôles respectifs.

•    Dans Couvre feu, une image portrait des trois acteurs principaux se superpose à chacune des trois images qui décrivent la trame du scénario. Denzel Washington, Annette Bening et Bruce Willis sont associés à leur terrain d'action par le montage des images.

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  •    Dans Une chance sur deux, trois images portaits séparées présentent Vanessa Paradis entre Jean-Paul Belmondo et Alain Delon. Les acteurs sont dans leur rôle et la composition semble répondre au titre "Une chance sur deux", avec une femme entre deux homme que rien ne distingue a priori, puisqu'ils sont armés tous les deux.

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Le chromatisme orangé de la violence et de la renaissance

Le code chromatique du rouge et de l'orangé ainsi que la récurrence du thème du ciel rougeoyant et de l'horizon construisent un univers où se mélangent la violence, la passion, l'inquiétude, le tourment, et la libération par la violence avec une signification universelle.

•    Le ciel rougeoyant peut signifier :

-    La violence du feu ou de l'explosion : Dans Black Dog, Six jours sept nuits, Couvre feu, on a une image d'incendie et de ciel enflammé. Le titre Armageddon est inscrit sur un cartouche de feu qui évoque un incendie généralisé ou une explosion atomique.

-    L'aurore ou le crépuscule, avec l'idée d'une période de transition entre le jour et la nuit, la vie et la mort. (Wild wild west ; Universal soldiers).

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•    Dans Amistad, il y a une idée de transition et de renouveau avec l'image du soleil qui se lève. C'est comme l'aube d'un jour nouveau qui sonne avec la libération des esclaves.

•    Le ciel agité et couvert (Le 13ème guerrier ; Le légionnaire ; Il faut sauver le soldat Ryan) suggère le tourment et la passion, Vs la sérénité des ciels bleus des affiches de comédies. Cela construit une atmosphère caractérisée par l'inquiétude et le manque de clarté, où les états d'âme sont agités et violents.

Le héros frontal, face à son destin

•    Le thème récurrent de l'horizon donne l'impression d'une volonté de donner une signification universelle aux actions qui auront lieu. L'association du thème de l'aurore (ciels de transition rougeoyants, passage de la nuit au jour, de la mort à la vie) au thème de l'horizon renforce l'idée de mutation et de nouveau jour en lui donnant une portée universelle, Vs une signification contingente.

•    Dans Amistad, la libération de l'esclavage apparaît comme un horizon pour toute l'humanité, avec le soleil qui se lève sur l'immensité de la mer. C'est un nouveau jour qui apparaît pour la Terre entière quand on rompt la chaîne de l'esclavage.
•    Dans Armageddon, la ligne de la Terre illuminée fait office d'horizon universel sur lequel une nouvelle ère va s'ouvrir, après le déchaînement de violence du feu (Cf. signification connue de Armageddon et représentation du feu autour du titre).
•    Dans La momie, on retrouve le thème de la mort et de la résurrection dans le disque lunaire avec le symbole universel de la croix qui se lève à l'horizon. Cela correspond au thème religieux de l'annonce et plus généralement au passage de la mort à la vie.

La posture du personnage qui émerge à mi-corps correspond à un code d'héroïsation où le héros concentre en lui des vertus héroïques et morales telles que le courage, l'abnégation, la clairvoyance, plutôt qu'il n'agit. C'est ce qui explique que dans les films d'action, on ne montre paradoxalement pas le héros en action, mais une sorte d'effigie représentant la morale :

•    La figure du héros émerge au centre de l'affiche pour signifier qu'il va sortir le monde du mal (l'ombre, la nuit) et le faire entrer dans le bien (la lumière, le jour). Du point de vue éthique, le héros est dans la clarté, avec sa tête dans la lumière.

•    C'est un héros d'une seule pièce, qui fait face au sens propre comme au sens figuré :

-    Il fait face au spectateur sur l'affiche en regardant droit devant.

-    Il fait face à une situation qui apparaît claire à ses yeux. Le héros des films d'action n'est pas un héros problématique, Vs celui des films policiers. Il a une conscience claire de la situation dans laquelle il se trouve, et de ses coordonnées éthiques. Il distingue clairement le bien du mal (Cf. le contraste ombre / lumière, nuit / jour).

Mais ce n'est pas le spectateur que le héros regarde si directement et si clairement, c'est son destin. La frontalité signifie ici la concentration du personnage, qui se sublime dans l'héroïsme et la souveraineté du héros qui agit.