Le vécu du public, son ressenti, son expérience, son intelligence collective constituent une richesse fantastique, souvent maltraitée, aussi bien par les journalistes que par les sondeurs.
On peut considérer les capacités de témoignage de chacun de nous comme un trésor. Nous sommes tous les experts de notre vie quotidienne et cette expertise couvre tous les domaines de la vie : la culture, la vie pratique, la vie sensible, l’expérience humaine (real life), l’histoire, la vie publique, etc. L’expérience accumulée, la capacité d’expression, les potentialités de réactions de chacun sont comme une matière première à extraire et à traiter. Cette matière première est quasi-gratuite : le témoignage n’est pas considéré comme un travail et des millions d’individus sont prêts à s’exprimer gratuitement.
Il y a principalement deux professions qui travaillent à partir de cette matière première. D’un côté, les journalistes qui ont entre autres sources d’informations « l’homme de la rue » et s’efforcent d’en rendre compte. De l’autre, les instituts d’études qui « sondent » quotidiennement la population. En tant que directeur d’un institut d’études travaillant régulièrement pour les médias, j’observe quotidiennement à quel point cette matière première est sous-exploitée ou maltraitée. J’ai des centaines d’anecdotes pour illustrer ce phénomène. Je les réunirai peut-être un jour dans un livre mais je propose de faire une première approche en me concentrant sur les journalistes et sur la presse.
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